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Photo du rédacteurClaudine Deslandres

Être, avoir, faire



Nous avons tendance à organiser notre vie en fonction de nos priorités : à travers nos occupations, allons-nous privilégier celles qui sont susceptibles de nous procurer de l'argent, ou bien celles qui peuvent nous libérer du temps ? Pouvons-nous résumer ce choix à : posséder, ou faire ?



De nombreuses études le démontrent : en général, les êtres humains ressentent davantage de satisfaction lorsqu'ils priorisent le temps par rapport à l'argent. Dans l’article publié par Ashley Whillans dans Harvard Business Review à ce sujet, nous retenons que les individus se disent plus joyeux et plus épanouis lorsqu’ils sacrifient de l’argent pour obtenir davantage de temps libre.



Ce qui est frappant, c’est que ce sentiment de joie et de plénitude s’accroît lorsque ce temps libre est consacré à vivre des expériences plutôt qu'à amasser des objets : aller au spectacle, voyager, voir des amis, se promener ou faire du sport...


Dépenser de l’argent pour acheter des objets nous rend heureux… seulement de façon éphémère. Certes, cela rejoint le désir de posséder, cela comble notre besoin de confort, cela peut nous permettre de nous placer dans l’échelle sociale, voire nous valoriser aux yeux d’autrui… et ce sentiment de satisfaction n’est guère durable. En revanche, le souvenir d’un moment vécu de façon intense reste davantage vivace dans notre mémoire : nous conservons quasiment intacts le sentiment de plénitude que nous avons éprouvé en contemplant une très belle vue après avoir achevé une ascension, la puissance de notre connexion à la nature en naviguant sur l'océan, ou bien la fierté de la réussite après avoir remporté une compétition, l'émerveillement de la découverte d’un pays étranger, ou encore le frisson du succès obtenu suite à un risque encouru.




Les interactions sociales procurent un plaisir supérieur à celui de l'avoir.



Par-dessus tout, les interactions sociales sont celles qui nous procurent davantage de plaisir durable, bien supérieur au plaisir de l’avoir. Ancrer des relations solides avec les amis, maintenir des liens familiaux, baser ces interactions sur la confiance et l’amour constitue l’une des voies les plus fiables pour accéder à un sentiment de plénitude. Passer du temps avec nos proches, leur témoigner notre affection et accepter de recevoir la leur en toute simplicité : quel cadeau !  N'oublions pas que la générosité, lorsqu'elle s'exerce librement, nous emplit d'une joie sincère et profonde.


Une fois notre sécurité affective renforcée, nous sommes ainsi encouragés à nous ouvrir davantage : aller vers autrui de façon spontanée, sans attente particulière ni enjeu important, devient plus facile. Offrir un sourire, accueillir un regard, écouter d’autres histoires de vie, se réjouir de retrouver des similitudes, ou bien accepter des différences - et tenter de comprendre des parcours ou des choix qui nous semblent étranges, voire étrangers… 

Enfin : le fait de nous mettre en action, plus particulièrement de poser des actes qui correspondent à nos aspirations profondes et en cohérence avec nos valeurs, nous procure une satisfaction qui nourrit l'estime de nous-mêmes. 


Passer de l'AVOIR à l'ÊTRE en passant par le FAIRE ?

Jean Viard, spécialiste des temps sociaux, nous rappelle dans cette collection Le Un que non seulement l'espérance de vie s'accroît, mais que "le temps libre occupe l'essentiel du temps sociétal. La vraie richesse est là." Il établit un lien entre vitesse et polyactivité, souligne que notre perception du temps évolue, que ce temps autrefois dévolu à Dieu, puis aux activités professionnelles, devient maintenant notre propriété : "Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, le temps nous appartient." À nous de décider - non sans vertige - à quelles tâches, loisirs ou occupations nous allons dédier les 400 000 heures estimées dont nous pouvons disposer pour "faire autre chose." 



Puisque nous augmentons l'estime de nous-mêmes lorsque nous agissons en accord avec les valeurs qui ont de l'importance à nos yeux : il ne suffit pas de rêver ces 400 000 heures, il s'agit de les vivre. Nous sommes libres de choisir nos objectifs, de nous assurer qu'ils répondent à nos motivations profondes, de sélectionner les moyens dont nous disposons, et de planifier et mettre en œuvre les actions qui vont nous en rapprocher. Même des actions faciles, voire minimes, sont gratifiantes ! surtout quand elles contribuent à nous aider à aller vers davantage d'accomplissement de nos souhaits les plus authentiques.



Le temps d'être, l'audace d'agir, la douceur de vivre





Cette période entre Noël et le Jour de l'An est un temps particulier : un temps suspendu entre la fête familiale et la fête sociale, un temps où les activités professionnelles ralentissent, un temps qui nous incite à l'introspection, aidés par la douceur des chocolats offerts à Noël. Pour bénéficier au mieux de ce fameux "esprit de Noël" : nous pourrions décider de donner libre court à notre inspiration et laisser parler nos cœurs ? Offrons-nous donc le temps de savourer de précieux moments avec nos proches, de découvrir davantage autrui, assurons-nous d'entreprendre des activités qui nous intéressent réellement et apprécions pleinement les cadeaux, qu'ils soient offerts ou reçus !


Joyeuses fêtes !


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