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8 mars !

Photo du rédacteur: Claudine DeslandresClaudine Deslandres

Cette année encore, je lis et j’entends certains propos qui réduisent la journée du 8 mars à une « Journée de la Femme ». Un exemple ? un dirigeant qui me relate que, dans l’entreprise pour laquelle il travaille, la direction a offert des roses au personnel féminin ; il présente cela comme une attention délicate - et je crois qu’il s’attendait davantage à recevoir de ma part une approbation réjouie, plutôt que l’expression de ma profonde déception… Aux responsables qui sont à l’origine de ce genre d’intiatitves, j’aimerais préciser ceci : le 8 mars il ne s’agit aucunement de souhaiter à votre entourage féminin une "joyeuse fête des femmes" (si, si, j’ai aussi entendu cette expression) ni d’offrir fleurs bijoux ou parfum à qui que ce soit, ni de produire ce soir-là un effort particulier à la maison pour « aider » votre épouse aux tâches ménagères ou l’inviter au restaurant pour lui épargner la corvée de vaisselle. Le 8 mars marque la "Journée Internationale pour les Droits des Femmes".

Peut-être que dans certains milieux, en France à notre époque cette journée peut sembler superflue ?

N’oublions pas qu’en Asie, il manque environ 110 millions de femmes : avortement sélectif ou bien accident domestique sur les fillettes en bas âge par exemple… Le féminicide est une réalité. N’oublions pas que dans certains pays, naître femme expose au risque d’être privée d’éducation, ou bien spoliée, mariée de force, vitriolée, excisée… N’oublions pas qu’en France, il n’y a pas si longtemps les femmes ne pouvaient pas voter ni entreprendre ni disposer de leur argent - que l’accès à la contraception ainsi qu’à l’avortement sont des droits difficilement conquis et que la parité en politique est toute récente. N’oublions pas qu’en France les femmes continuent à assurer la grande majorité des tâches ménagères, que leur salaire reste inférieur à celui de leurs collègues masculins, et qu’elles sont quasiment absentes de la direction des grandes entreprises. Aux dirigeants qui souhaiteraient mettre en place une action particulière à l’occasion du 8 mars, je leur suggère d’oublier le bouquet de roses, mais plutôt d’embaucher une femme à un poste de direction, de nommer des femmes à la tête des équipes opérationnelles, d’engager un homme à l’accueil de l’entreprise ou bien au standard : cela sera plus utile à la progression de la parité en entreprise. Aux parents dont les filles expriment le souhait de devenir infirmière (ou hôtesse de l’air), je suggère de leur indiquer que rien ne les empêche de devenir chirurgienne (ou pilote de ligne)… et de ne pas systématiquement décourager celles qui désirent créer une entreprise de maçonnerie ou bien travailler comme mécanicienne dans un garage ? de ne pas décourager leurs garçons qui aimeraient devenir sage-femme ou bien instituteur ? Les idées reçues ont la vie dure et les clichés sur les rôles masculins / féminins restent bien ancrés dans l’inconscient collectif ainsi que dans les manuels scolaires. Or, le fait de cantonner les adultes dans ces rôles, souvent attribués selon le genre, prive la société de toute la richesse que pourrait apporter davantage de diversité et de tout le potentiel de talents qui ne s’expriment pas ou de la créativité qui demeure étouffée. Ouvrir le champ des possibles permet aux jeunes de rêver plus haut, afin d’accomplir plus joyeusement leur vie d’adulte, pour le plus grand bénéfice de la collectivité…

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