La bienveillance, c'est bien gentil, mais quel retour sur investissement pouvons-nous en espérer ?
Certaines publications, articles ou émissions font rimer bienveillance avec indulgence ou nonchalance ; la bienveillance serait synonyme de laxisme, et ceux qui font preuve de gentillesse seraient aveuglés par une crédulité excessive qui les cantonneraient à des comportements bêbêtes.
Loin d'être une illusoire "politique des bons sentiments", la bienveillance constitue non seulement un excellent moyen d'améliorer les relations avec autrui dans la sphère privée, mais aussi un levier essentiel pour doper la performance dans l'entreprise.
Bienveillance signifie littéralement "vouloir du bien", bene volens. À l'opposé de la malveillance, qui sous-tend une intention de nuire, la bienveillance contient l'intention de veiller au bien, dans l'intérêt collectif aussi bien que dans l'intérêt individuel.
Dans une intention bienveillante, il est tout à fait légitime d'être ferme, voire autoritaire. Prenons comme exemple un enfant qui s'exercerait à introduire des objets dans une prise électrique : dans une intention bienveillante, vous allez le dissuader de poursuivre son expérience... de façon tout à fait directive !
On est loin du cliché "fleur bleue"...
Il en est de même pour les comportements en entreprise : passer au prisme de la bienveillance les intentions, les comportements, les interactions, cela permet de piloter un projet en toute sérénité, en respectant les attentes des collaborateurs, en les impliquant pour révéler leurs capacités d'autonomie, pour le grand plus bénéfice de la collectivité.
Comment ? tout simplement en étant attentif aux besoins et aux intentions de nos interlocuteurs. Non pas dans le seul but de leur offrir des cadeaux, mais dans la perspective de collaborer efficacement avec eux.
Or, pour devenir attentif aux besoins de nos interlocuteurs, il convient déjà de s'intéresser suffisamment à eux afin de connaître leurs capacités ainsi que leurs limites - de manière à n'exiger d'eux qui ce qui est en leur pouvoir, à leur portée. Ce qui nécessite une bonne capacité d'écoute, un peu d'intuition et surtout beaucoup de bon sens.
Comment pourrions-nous reprocher à autrui de ne pas donner ce qu'il ne possède pas ?
Aussi est-il essentiel, dans une relation hiérarchique aussi bien dans les relations humaines en général, d'être capable de discerner quel est le potentiel de l'interlocuteur et d'adapter le niveau de nos attentes en fonction de ce potentiel - sous peine de malentendu, de déception voire de désengagement.
Adopter une posture bienveillante peut consister à :
considérer l'intention
écouter avec attention
formuler des demandes adaptées
apporter du soutien, sous une forme choisie en fonction des circonstances
doser le niveau d'exigence et d'indulgence en fonction de l'importance de l'enjeu
Un [manager] [parent] ([enseignant] [ami] bienveillant gagnera à être une personne exigeante, capable de s'exprimer de manière à la fois directe et subtile, de fournir de la compassion, du réconfort ou des encouragements mais aussi des directives - ou des conseils dans le domaine privé - et apprendra à utiliser son assertivité à bon escient : poussant l'interlocuteur a améliorer son potentiel, tout en respectant ses limites, afin de l'inciter à donner le meilleur de lui-même.
Un collaborateur managé avec bienveillance se sentira en confiance, sera enclin à augmenter son niveau d'engagement envers l’entreprise, s'impliquera mieux sur les tâches difficiles, s'autorisera à développer des solutions créatives bien davantage qu'un collaborateur managé avec brusquerie. L'autorité et le respect ne s'obtiennent ni à coup de phrases assassines, ni par la menace... en abusant du côté "piquant", on engendre la méfiance, on entretient la crispation ce qui incite à l'absentéisme, favorise les comportements excessivement prudents ou défensifs, au risque de paralyser le fonctionnement de l'organisation.
Veiller à exprimer les attentes et les objectifs de façon positive, en maintenant constamment un haut niveau d'exigence tout en tenant compte des réalités : cela nécessite un courage certain, qui sera mis au service de la performance économique s'il s'agit de l'entreprise, au bénéfice de la compréhension donc de l'estime mutuelle quand on pratique la bienveillance attentive dans la sphère privée : tout bénéfice !
Alors, qu'est-ce qui vous empêche de déployer pleinement votre potentiel de bienveillance ? Peut-être une vague appréhension, la crainte de passer pour un gentil faible ?
Se comporter de façon bienveillante, ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est un investissement - à condition de le faire dans un esprit constructif.
D'autres articles sont parus depuis que j'ai publié cet article : Mars 2019 : La bienveillance, une nécessité comme moteur de performance
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