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Photo du rédacteurClaudine Deslandres

Et si ?


Et si l’assemblée nationale décidait pour la première fois d’élire une femme comme présidente ?

Les femmes représentent 51% de la population, cependant il aura fallu 15 législatures sous la Vème République pour que la proportion de femmes parmi les représentants du peuple évolue, passant de 1,4% en 1958 à 39% aux élections législatives de juin 2017.

Un homme sur deux est une femme

Allons, encore un petit effort, et dans une à trois législatures (5 à 15 ans, quand même) nous pourrons espérer que le seuil des 50% soit atteint, voire dépassé.

Eh oui, dépassé ! Et pourquoi pas… en quoi cela serait-il étrange de voir une assemblée constituée majoritairement de femmes ? après tout, cela ne serait pas plus ni moins choquant que de voir une assemblée jusqu’à présent composée majoritairement d'hommes. Le député = une espèce surtout masculine, dont les rares représentantes sont parfois considérées comme décoratives.


En fait, que retient l’opinion publique à propos du travail des députées ces dernières décennies ?

Les images les plus connues de la présence des femmes dans l'hémicycle sont celles qui ont retenu l'attention par des détails insignifiants de bêtise : par exemple des compliments quant à la couleur d'un tailleur d'une ministre, des quolibets en présence d'une certaine robe à fleurs, ou encore des gloussements et des réactions masculines surjouées lorsque les députés quittent l'hémicycle suite à cet incident.

L'opinion publique retient aussi les discours historiques prononcés dans l'hémicycle, l'exemplarité, le courage et l'engagement des femmes qui ont défendu avec ténacité les projets de lois relatifs à l'avortement ou bien au mariage pour tous.

Quant au travail au quotidien des députées, il passe relativement inaperçu ; pourtant, les interventions féminines à l'Assemblée ne manquent pas, qu'il s'agisse de projets de lois concernant l'égalité, la prostitution, ou tout autre sujet pas nécessairement catalogué comme "féminin" : la retraite ou la transition énergétique par exemple...

Dans le monde, 1 dirigeant sur 20 est une dirigeante

Dans les organisations, tout comme dans nos institutions, la proportion réduite de la représentation féminine fait partie du paysage. La présence de femmes aux plus hauts postes des grandes entreprises mondiales relève encore de l'exception.

Selon le rapport Equileap 2017 Gender Equality Global Report & Ranking qui a mené cette étude sur 3000 entreprises dans 23 pays, à l'échelle mondiale la France pointe à la 8ème place.

En France, en moyenne la direction d'entreprise est à 14% féminine, alors que les femmes représentent 48% de la population active. La proportion de dirigeantes varie en fonction de la dimension de l'entreprise, ainsi que du secteur d'activité : les services à la personne, le commerce ou les services sociaux comptent une plus forte représentation féminine que l’industrie, l'énergie ou les transports.

Et pourtant, "les entreprises dans lesquelles la mixité progresse observent généralement une amélioration majeure de leurs performances opérationnelles et commerciales ». Cet article paru récemment renforce cette affirmation : Les entreprises qui valorisent et encouragent adéquatement les talents féminins observent un retour sur investissement manifeste, contribuant à faire évoluer leur vivier de talents, développer leur palette de services et, de manière décisive, enregistrer une meilleure rentabilité opérationnelle.

D’après les conclusions du cabinet d’expertise comptable Grant Thornton : l’année dernière, le manque à gagner des sociétés cotées en bourse dirigées par des conseils d’administration exclusivement masculins aurait été de 655 milliards de dollars au total (ah oui, quand même) en Inde, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Comment faire pour introduire et développer la mixité ?

"Pour que les femmes occupent une place centrale autour de la table du conseil d’administration, elles doivent aiguiser leurs compétences et maîtriser les disciplines nécessaires" (...) "être une véritable référence en matière de management et réunir toutes les qualités requises pour guider, sensibiliser, influencer, analyser, informer, inspirer et coordonner les différents acteurs".

Certains secteurs ou certains groupes ont bien saisi toute l’importance de ces enjeux et favorisent la détection et la progression des talents féminins :

Citons par exemple le secteur de l'aéronautique et spatial, qui désire accroître la proportion de talents féminins, avec les actions menées par Thalès pour recruter : "Historiquement orienté vers des métiers technologiques plébiscités plus particulièrement par les hommes, Thales souhaite associer de plus en plus les femmes à son développement. Cette volonté se traduit par la mise en place de mesures visant à éviter toute inégalité de carrière et de rémunération entre les hommes et les femmes, mais également à promouvoir une plus grande diversité au sein de l'entreprise. Thales souhaite donc accroître leur présence par la mise en œuvre d'une politique engagée pour la promotion et le recrutement de talents féminins."


Ou bien, dans le domaine de la technologie : Aurélie Jean, interrogée au salon Viva Technologie 2017 cette semaine, témoigne du fait qu'elle a parfois ressenti le syndrome de l'imposteur et affirme : "Je pense qu'on a tendance, en général, à sous-estimer les capacités des minorités, ceux que l'on entend moins, qui sont perdus dans la masse, parce qu'ils sont différents, et communiquent de façon différente sur leurs talents et leurs capacités."

Ah, bonne nouvelle ! en fait la sous-représentation féminine dans certains secteurs, institutions ou organisations ne serait pas imputable à un déficit de compétences, mais à un positionnement différent par rapport aux capacités, d'un mode de communication différent, d'une posture et d'un comportement différents dans les relations inter-professionnelles...

On prend les paris ?

Souhaitons donc que l'Assemblée Nationale suive les exemples de Air Liquide, Orange, Sanofi, BioMérieux, BNP, Areva, Engie, Société Générale, l'Oréal, Thales, Auchan, Total .. et j'en oublie !

Et si l’Assemblée Nationale élisait pour la première fois une femme comme présidente ?

Voilà qui aurait un peu d’allure, n’est-ce pas ! cela s'inscrirait si bien dans la vague d’innovation et renouvellements en tous genres que nous traversons depuis ces derniers mois…

Voir cet excellent article de Slate, qui espère "que la parité voulue par Emmanuel Macron ne soit pas à l’image du gouvernement où les postes de ministres d’État sont occupés... par des hommes. » (l'image représente le gvt Philippe 2 constitué le 22 juin, alors que l'article mentionne le gvt Philippe 1)

On prend les paris...

à suivre !

pour aller plus loin :

Entreprises, femmes managers ou souhaitant le devenir :

contactez-moi, la première rencontre est offerte. En tant que coach professionnelle certifiée, je suis à même d'accompagner les changements en entreprise, ainsi que la progression des individus sur leurs projets professionnels et leur évolution de carrière.

• Consultez le Livre Blanc ICF France consacré au coaching politique

• Et, pour déceler et développer vos talents féminins : pensez aussi aux ateliers de Graines de Succès !

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